Monday, September 16, 2013

Falling



 crédit

Chuter. Tomber. Se casser la figure. Trébucher. J'ai toujours eu beaucoup de talent pour ça. Quand j'étais petite, les collants avaient du mal à me durer une journée, je rentrais souvent manger le midi avec le fameux trou au genou! Mais ce n'est pas grave de tomber quand on est enfant, on s'emmêle les pinceaux, on se casse la binette, on se relève et on repart aussi sec. Et avec le temps, on maîtrise un peu mieux la course, la marche, le jeu et on tombe moins souvent (bon, ok, j'avoue, je grimpe moins souvent aux arbres aussi. D'ailleurs, va falloir que ça change!).

Mais à aucun moment je n'ai envisagé de moins marcher, moins jouer, moins courir parce que j'étais tombée. Vous  non plus d'ailleurs, je doute que quiconque qui me lise ait refusé de marcher parce que les premières fois, il ou elle s'est retrouvé(e) sur les fesses.

Alors qu'est-ce qui change quand on grandit? Pourquoi est-ce qu'avec le temps, on supporte de moins en moins les erreurs, les ratés, les trébuchements, que la moindre bosse sur le chemin prend une telle ampleur. A quel moment, la chute se transforme-elle en échec insurmontable?

Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai été élevée dans la recherche du mieux, de l'excellence, du "oui, c'est bien un 15, mais il faut travailler sur 'pourquoi pas 20?", et petit à petit, j'ai pris le pli, et je n'ai commencé à voir que la partie "à améliorer, peut mieux faire". Tout ce que je ne réussissais pas du premier coup, toute minuscule ombre dans mon tableau devenait la seule chose qui avait de l'importance.

Ça ne m'a jamais empêchée de faire des choses, non, ça entretenait juste une image de moi pas très glorieuse dans ma petite tête. Vous pouvez demander à tous mes amis, je suis une spécialiste du "oui mais" dès qu'on me fait un compliment ou qu'on me dit une chose positive. J'en ai conscience, mais ça ne veut pas dire que je sais faire taire cette petite voix dans la tête qui dit "ouais, mais..."
Et un jour, en regardant une émission quelconque sur internet, une phrase a retenu mon intention: "you can fall, it doesn't mean you have to fail". Bonjour M. Lapalice, évidemment que tomber ne veut pas dire échouer. Mais pour évident que c'est, j'ai été frappée par la facilité que j'avais à l'oublier. Et le jeu de mots en anglais où la différence n'est que d'une lettre a faire vibrer une corde en moi. Falling is not failing. Si simple mais si essentiel. Cette phrase, je voulais l'avoir avec moi, contre moi, la garder à jamais, m'en souvenir jour après jour...

Et c'est comme ça qu'un après-midi de septembre, je me suis retrouvée au milieu d'un décor de crânes et de faux, ambiance black metal, dans un salon de tatouage d'Helsinki avec un ami chevelu, pistolet encreur à la main qui me posait la question fatidique "Ready?" "As ready as I'll ever be"...



16 comments:

  1. Beau !
    Le texte, le tatouage et le message.
    <3

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    1. <3. J'ai laissé Terry s'occuper de la calligraphie et c'est juste parfait :)

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  2. Je me retrouve trop bien dans tes paroles... Pas toujours facile de se souvenir de cette phrase...!

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    1. en effet, mais là, j'l'ai sous les yeux en permanence, ça aide!

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  3. il est vraiment très beau en tout cas!

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  4. Je dois être nouille mais je ne visualise pas son emplacement ? Joli message en tout cas.

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  5. Bravo d'avoir franchi le pas! Il est superbe ton tatoo, et aussi ton billet. J'aime j'aime.

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    1. mais tout pareil ma chérie! et toi, j'suis sûre que tu vas craquer en Nvle Zélande!! <3 <3

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  6. Coucou !
    Franchement, c'est un très beau billet, profond et philosophique ! Je comprends pourquoi tu as choisi ce mot sur ton poignet. :)
    Bonne nuit ! :)

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    1. merci :) . j'ai hésité avant d'en parler ici parce que même s'il est visible, c'est vraiment un tatouage "pour moi" (d'ailleurs le texte est tourné pour que JE puisse le lire), mais justement, je me suis dit que cette petite phrase pouvait plaire à pas mal de monde...

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  7. Je me retrouve dans ce que tu dis, du toujours plus/mieux, de la peur de l'échec ... et de la moindre petite erreur/tâche qui devient LE point noir (je ne me suis jamais remise d'avoir passé mon permis trois fois, de ne pas avoir eu LA mention que je voulais au bac, et d'avoir dû redoubler une année dans ma scolarité - mon M2, et uniquement pour rendre mon mémoire). Ce sont pourtant des détails sur l'échelle du vie, mais pour moi ce sont des échecs (tout ça, et de n'avoir jamais pu faire le bac que je voulais à l'origine parce que je n'ai jamais été capable de comprendre les maths ... ). Bref ... Tout ça pour dire :

    L'histoire de ton tatouage est magnifique.
    Quelle chance d'avoir su comprendre et accepter cette phrase... et finir par te l'encrer(/ancrer !) dans la peau est vraiment une belle chose !

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    1. C'est amusant que tu prennes l'exemple du permis et du Master... moi aussi j'ai passé mon permis trois fois, mais c'est ma mère qui avait honte "parce que tous mes élèves qui sont en BEP l'ont eu du premier coup". Moi aussi j'ai fait ma maîtrise en deux ans (à l'époque c'était un), et encore une fois, ce sont mes parents qui l'ont mal pris (parce que bon, en deux ans, j'ai eu mon DU de trad + ma maîtrise mention Bien et j'ai passé un an à l'étranger, ce qui était prévu dans mon cursus, donc je ne vois pas trop de quoi avoir honte). Comme quoi, ce n'est pas un réflexe inné mais bien acquis...
      Merci, je ne suis pas sûre de vraiment mesurer ce que ça représente mais je suis heureuse de l'avoir fait... <3

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